Publié le 27 fév 24
Un règlement anti-mendiants populiste et illégal
La majorité a proposé un règlement interdisant la mendicité à moins de 20 mètres des banques et distributeurs de la commune. Les conseillers de Huy en Commun ont exprimé leur opposition ferme à cette mesure choquante, populiste et illégale. Cette approche criminalise en effet les personnes défavorisées, au lieu de les aider, et ce alors que la majorité refuse toujours de créer un abri de nuit, malgré les besoins évidents. Elle préfère donc cacher la misère comme seule solution à la pauvreté en Ville. Associer ainsi la mendicité à la délinquance sans preuves tangibles est en outre illégal selon la jurisprudence du Conseil d'État. Nos conseillers ont enfin dénoncé toute l'inhumanité et l’absurdité d’appliquer des amendes pour des mendiants qui n’ont déjà pas les moyens de se nourrir. Ce règlement, présenté comme un outil de lutte contre l’insécurité, n’atteindra dès lors, quoi qu’il arrive, pas ses objectifs. Nos conseillers ont donc appelé, en vain, à une approche plus respectueuse de la dignité humaine, axée sur des solutions efficaces telles que le renforcement du Service Prévention et la création d'un abri de nuit.
Plus d’infos sur notre position : https://www.huyencommun.be/actualites/reglement-anti-mendicite--cacher-la-misere-comme-seule-solution-a-la-pauvrete
Consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique – Campagne de prévention
La problématique de la consommation du protoxyde d’azote sur le territoire hutois a à nouveau été abordée lors du conseil. La conseillère Christelle Stadler a soutenu la campagne de prévention lancée le 6 novembre, faisant néanmoins état de quelques bémols et prônant une communication plus efficace. Sur la forme, l’analyse des outils de prévention (capsules vidéo et brochure) démontre que cette campagne n’a pas toujours atteint son public-cible (ados et jeunes adultes). En effet, le collège a opté pour une diffusion sur les réseaux sociaux de la ville (pages Facebook), mais les likes, de repartages des capsules vidéo sont quasi inexistants. D’autre part, Facebook est déserté par les plus jeunes. Statistiquement, c’est le réseau social des plus de 40 ans. Or, il est impératif de cerner les plus jeunes : les ados, mais également les jeunes majeurs parmi lesquels nous sommes susceptibles de retrouver la grande majorité d’usagers de la route (vélo, moto, voiture) qui pourraient rouler sous influence du protoxyde. Et ce public-cible se trouve sur Instagram et Tik Tok. Il est donc impératif d’organiser cette campagne de prévention sur les plateformes affectionnées par les jeunes pour que celle-ci soit efficace. Sur le fond, Christelle Stadler aussi a invité à développer des arguments plus concrets pour les jeunes. Huy en Commun insiste pour que le travail continue et que la campagne soit relancée régulièrement.
Une motion en soutien aux agriculteurs
Nos conseillers ont, par la voix de Rodrigue Demeuse, déposé une motion de soutien aux agriculteurs et agricultrices. 31 exploitations agricoles se trouvent en effet sur le territoire hutois. Cette motion voulait exprimer la solidarité envers les agriculteurs qui manifestent leur mécontentement depuis plusieurs semaines face à un système qui les accable. Ils réclament un revenu décent, une juste répartition des marges, moins de charges administratives, la fin de la concurrence déloyale, une simplification des législations et un meilleur accès à la terre pour les jeunes. Ces revendications doivent être soutenues à tous les niveaux de pouvoir, y compris au niveau local. La motion propose dès lors une série de mesures, notamment l'introduction de clauses miroirs dans les traités internationaux, la protection de la rémunération des agriculteurs, la préservation des terres agricoles et la simplification administrative. Au niveau local, des actions sont prévues pour promouvoir les circuits courts, soutenir les producteurs locaux, et fournir des repas issus de producteurs locaux dans les écoles communales. Ce sont là autant d’actions que Huy en Commun continuera à défendre au profit de celles et ceux qui font un travail indispensable et bien trop peu valorisé pour nous nourrir chaque jour ! Et bonne nouvelle : la majorité a accepté de travaillé sur la motion afin d’aboutir à un texte commun au prochain conseil communal.
Proposition de projet pour sensibiliser à l’allaitement dans l’espace public.
L’allaitement est recommandé par l’OMS pendant 6 mois à 2 ans. Si 80 % des bébés wallons sont allaités à la naissance, ce chiffre s’effondre très vite pour atteindre environ 25 % à 4 mois en province de Liège. Des mesures sont nécessaires, en termes de soutien et de sensibilisation à l’égard non seulement des personnes allaitantes, mais aussi de la société, pour banaliser et rendre cette étape plus facile. Vu l’inadaptation de l'espace public à l’allaitement (infrastructures, inconnue, imprévisibilité, regards ou remarques déplacés, etc.), certaines mères se contraignent à réduire leur allaitement, voire à l’arrêter complètement, ou à rester chez elles, ce qui n’aide pas non plus les jeunes parents qui se sentent souvent isolés socialement. Inspirée de ce qui se fait déjà dans d’autres villes comme Courtrai, Bruxelles et Liège, notre conseillère Anabelle Rahhal a proposé la mise en place d’un projet coordonné par le Planning Familial, en partenariat avec l’ONE de Huy. Ce projet peut englober plusieurs volets :
- L’installation d’un banc public d’allaitement, qui facilite la vie des mères allaitantes et qui attire l’attention du public sur le sujet tout en le normalisant, incluant également un espace de change des bébés.
- La cartographie des zones d’allaitement et de biberonnage dans les secteurs de l’Horeca et des établissements socioculturels, avec une possibilité de proposer, par exemple, une labélisation des lieux favorables à l’allaitement maternel comme « un environnement accueillant et sécurisé ».
Notre conseillère a rappelé également la semaine mondiale de l’allaitement maternel qui a lieu au mois d’octobre, qui illustre bien non seulement le manque de considération de certaines personnes à l’égard de l’allaitement, mais aussi la nécessité pour les pouvoirs publics de soutenir les femmes qui font ce choix. A notre grande joie, la ville est prête à porter ce projet avec les partenaires locaux et le coordonner dans le cadre la commission égalité homme-femme. Nous nous réjouissons de sa future concrétisation !
SEMJA de Huy fermé : fin d’un service essentiel et report de charges inacceptable
Depuis fin 2023, le SEMJA de Huy est fermé suite à la décision du collège communal de faire des économies sur ce service chargé de l’encadrement des peines alternatives. Cela a conduit à un transfert des dossiers vers les communes de Hannut, Hamoir et Amay, suscitant de vives réactions de leurs bourgmestres qui déplorent le manque de concertation et les implications financières et administratives de ce report de charges. Une réunion récente ayant évoqué la possibilité d’un accord financier et organisationnel entre la Ville et ces communes pour résoudre la situation, Rodrigue Demeuse a interrogé le collège pour en connaître davantage de détails. Il est en effet crucial qu'un accord soit trouvé pour maintenir ce service essentiel à la cohésion sociale à Huy ! Huy en Commun déplore les dépenses illimitées de la majorité dans les projets bling-bling, tandis que, pour des enjeux cruciaux de cohésion sociale, des économies sont faites et reportées sur les autres communes.
Toujours aucun référent intégrité désigné pour protéger le personnel
Depuis fin 2023 pour le CPAS et début 2024 pour la Ville, un référent intégrité doit être désigné pour permettre aux membres du personnel qui souhaiteraient déposer un signalement comme lanceurs d’alerte de le faire en toute sécurité. C’est une obligation issue du décret wallon de mai 2023. Interrogé par le conseiller Frédéric Robinet, le Bourgmestre ff. a admis qu’aucun référent n’avait à ce stade été désigné. La Ville se trouve donc en infraction par rapport aux obligations wallonnes, dans un dossier absolument essentiel pour la démocratie. Espérons que cela sera réglé au plus vite. Peut-être que le Ministre des Pouvoirs locaux pourra rappeler ses obligations au collège ?