Publié le 26 fév 24
Ce règlement est profondément choquant, populiste et illégal. En criminalisant ainsi les pauvres, au lieu d’apporter des réponses de fond aux difficultés sociales, le collège démontre à nouveau à quel point seul le bling-bling compte pour lui. « La solution de la majorité pour lutter contre la pauvreté, c’est donc de cacher la misère, en envoyant la police plutôt que des travailleurs sociaux », lance Rodrigue Demeuse, conseiller communal. « C’est absolument choquant, alors que le collège refuse toujours de créer un abri de nuit, sous prétexte qu’il n’y a pas de sans-abri à Huy. Le collège criminalise les pauvres plutôt que les aider. Comme s’ils étaient dangereux et comme si les déplacer 20 mètres plus loin allait solutionner quoi que ce soit ! ».
Associer ainsi le sans-abrisme et la mendicité à la délinquance, sans fournir la moindre donnée objective, relève d’une démagogie absolument inacceptable. Huy en Commun tient à le dénoncer avec force. Une telle criminalisation de la mendicité ne repose en effet sur aucune donnée factuelle qui démontrerait une augmentation des agressions à proximité des – rares - distributeurs se trouvant encore en Ville.
Au-delà d’être choquante et populiste, cette mesure, probablement destinée à faire plaisir aux banques elles-mêmes, est en outre parfaitement illégale, puisqu’elle est contraire à la jurisprudence du Conseil d’Etat qui n’admet pas la prise d’un tel règlement en l’absence de données objectives.
« Cette mesure est aussi totalement inhumaine et absurde ! », ajoute Rodrigue Demeuse. « Ce règlement n’aura absolument aucun effet si ce n’est stigmatiser encore un peu plus une partie de la population sans apporter de réponses à leurs difficultés. En cas d’infraction au règlement, le collège prévoit en effet d’imposer… des amendes aux mendiants ! Comme si ça allait fonctionner pour des gens qui n’ont déjà pas de quoi manger ».
Huy en Commun exhorte la majorité communale à reconsidérer sa position et renoncer à ce règlement scandaleux et à se concentrer sur des solutions réellement efficaces et respectueuses de la dignité humaine, en réinvestissant enfin dans le Service Prévention et dans la création d’un abri de nuit.