Publié le 19 fév 25
Alors que ce dernier entre désormais dans sa phase finale, nos conseillères et conseillers ont analysé le dossier en profondeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il suscite d’énormes craintes pour le cadre de vie des habitants du quartier.
Nombre bien trop élevé de logements, difficultés de mobilité, problèmes de gestion des terres polluées et des inondations, manque de verdurisation et de mixité de fonctions sont autant de points particulièrement problématiques. « Ce projet est démesuré ! », entame Rodrigue Demeuse, chef de groupe de Huy en Commun au Conseil communal. « Seule la rentabilité semble compter pour le promoteur, au détriment de la qualité de vie des habitants du quartier de Saint-Hilaire et de la Rive Gauche. Et plutôt que de les défendre, la majorité communale a déroulé le tapis rouge jusqu’à présent ».
Ainsi, 105 logements sont prévus sur le site au total (dont 94 appartements). Une telle densité est totalement excessive au regard du quartier, qui ne comprend d’ailleurs que des maisons unifamiliales. « Au-delà des problèmes d’urbanisme, ce sera intenable en termes de mobilité, surtout avec les nombreux autres projets prévus dans le quartier comme la Cité administrative ou la Halle », reprend Rodrigue Demeuse. « Alors que le quartier est déjà complètement embouteillé aux heures de pointe, l’étude d’incidences conditionnait d’ailleurs le projet à la réalisation par la Ville d’une nouvelle route en bord de Meuse. Mais ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, ce qui rend le projet intenable ! ».
Autre problème : les maisons de la rue Renier de Huy se retrouveront dans l’ombre durant tout l’hiver, et une bonne partie du printemps, à cause du bâtiment prévu en face. « C’est toute la qualité de vie du quartier qui est menacée », précise Bernadette Fonzé, membre de Huy en Commun et présidente du comité citoyen de Saint-Hilaire. « Imaginez voir débarquer juste devant chez vous, dans un petit quartier paisible et résidentiel, des immeubles à appartement de deux étages et plus qui vous cachent complètement la vue et vous plongent dans l’obscurité tout l’hiver. On nous avait aussi promis la création d’horeca, de services, d’une plaine de jeux et d’une maison communautaire. Il n’y a rien de tout cela. L’espace communautaire doit maintenant être construit par la Ville, mais sans le moindre engagement. Quant à la plaine de jeux, c’était la première demande du comité il y a 8 ans… ».
Quant au petit parc annoncé, il s’agira plutôt d’une mare puisqu’il est transformé en zone tampon pour l’écoulement des eaux.
Mais le plus inquiétant pour les riverains se trouve dans la gestion des terres polluées de cet ancien site industriel. Alors qu’il a été dépollué sur une profondeur d’1 mètre à peine, l’interdiction de creuser au-delà n’est manifestement pas respectée. La création de bassins tampon et de noues d’infiltration, pour permettre l’écoulement des eaux du site, est en effet prévue sur une profondeur de plus d’1,20 m. « C’est totalement incompatible avec la protection des terres polluées et risque de mettre en danger la santé des riverains actuels et des futurs habitants ! », souligne Bernadette Fonzé.
Huy en Commun appelle donc tous les habitants à se mobiliser dans le cadre de l’enquête publique qui dure jusqu’au 4 mars prochain. « Nous étions en porte-à-porte la semaine dernière et nous sentons une grande inquiétude face au projet », ajoute Rodrigue Demeuse. « C’est le moment ou jamais pour faire entendre sa voix ! Après, il sera trop tard ».
Un courrier-type avec des arguments plus détaillés est également disponible sur : https://www.huyencommun.be/actualites/projet-felon-lange--faites-entendre-votre-voix-!
Nos conseillers interpelleront par ailleurs le Collège communal lors du prochain Conseil, dans l’espoir d’obtenir enfin des réponses et une oreille attentive aux demandes des habitants. Le Collège a en effet jusqu’à présent toujours défendu aveuglément ce projet, sans prendre en compte les demandes des riverains. Le mois dernier encore, la Ville a même refusé d’organiser une rencontre entre les riverains, les autorités communales et le promoteur.
« Bien sûr qu’il faut du logement à Huy, mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix. Il est temps d’arrêter de vendre la Ville aux promoteurs et de penser au bien-être des Hutois ! », concluent Rodrigue Demeuse et Bernadette Fonzé.