Budget 2024 : une explosion de la dette qui place Huy dans les 3 villes les plus endettées

Avec une dette qui augmente de 152%, jamais dans l’histoire récente de la Ville de Huy, un budget n’aura revêtu des allures aussi inquiétantes.

Publié le 19 déc 23

A l’occasion du budget 2024, la folie des grandeurs et l’électoralisme de la majorité dépassent l’entendement et conduisent la Ville droit dans le mur ! Ainsi, outre un boni obtenu par la grâce de perfusions financières temporaires, la dette explose littéralement et devient hors de contrôle. De quoi nourrir de vives inquiétudes pour l’avenir si une nouvelle orientation n’est pas rapidement donnée à la Ville.

Certes, le budget présenté affiche un boni, mais il est uniquement atteint grâce à 2 énormes perfusions : un prêt de 8,3 millions € issu du Plan Oxygène qu’il faudra rembourser en grande partie et un dividende one-shot exceptionnel d’Enodia de 1,56 million €. Quant à la fermeture d’un réacteur nucléaire, elle ne peut justifier ce budget sous perfusion. En effet, contrairement à ce qu’affirme le collège, la Ville ne touche pas moins d’argent en 2024 qu’avant l’arrêt de Tihange 2. La raison ? La mise en place, à la demande de l’opposition, de la taxe sur les déchets radioactifs qui rapporte 5,26 millions € et compense largement les pertes de la convention d’Electrabel (3,5 millions) et de taxe sur la force motrice (1,2 million).

Si Huy en Commun salue un soutien renforcé à la Mézon des jeunes, ainsi que la création d’un emploi dédié aux commerçants comme le réclamaient nos conseillers depuis longtemps, il n’y a toujours malheureusement aucune trace d’un quelconque budget participatif citoyen. 

Mais l’élément le plus inquiétant dans ce budget concerne l’explosion de la dette. En une année, elle est multipliée par 2,5, passant ainsi de 34,3 millions € à 86,4 millions €, soit une augmentation de 52,1 millions € (+ 152% !). « En 2024, la majorité va dépenser autant que sur les 5 dernières années, tout ça pour faire des cadeaux électoraux et continuer à investir sans compter dans des projets bling-bling, sans aucune idée de la façon dont on va bien pouvoir payer tout ça », dénonce Rodrigue Demeuse, conseiller communal. « On explose même les pires plafonds du début des années 2000, quand la Ville a été mise sous tutelle parce qu’elle était au bord de la faillite. C’est complètement irresponsable ! ». A l’époque, la dette tournait autour de 3000€ par habitant. Désormais, elle va passer en un an de 1575€ par habitant à 3967€. C’est trois fois plus que la moyenne wallonne qui s’élève à 1372€ ! Huy entre donc tristement dans le top 3 des communes les plus endettées de Wallonie par habitant.

« La majorité promettait de dynamiser Huy, elle a seulement dynamité les finances communales ! », poursuit Rodrigue Demeuse. « Pour financer les cadeaux électoraux du collège, les Hutois vont devoir payer plus de 4 millions d’intérêts d’emprunts supplémentaires chaque année. C’est intenable ! ». La charge de la dette passe en effet de 4,35 millions € en 2023 à 8,42 millions € en 2025, soit de 199 € à 386 € par habitant, alors que la moyenne wallonne est de 217 €.

Pour justifier cette explosion, le bourgmestre affirme qu’une commune n’a pas vocation à thésauriser et que l’argent est fait pour être dépensé. Une telle explication est totalement irresponsable, alors que la Ville vit déjà à crédit. La responsabilité première d’une commune est de s’assurer qu’elle est capable de financer ses dépenses quotidiennes, de payer son personnel et de garantir ses services à la population, tout en étant en mesure de faire face à d’éventuelles difficultés. 

« En vidant les caisses, comme elle le fait, à coup de dépenses bling-bling, de wellness, de gestion publique du téléphérique pour plus de 500.000€ par an et de cadeaux électoraux, la majorité conduit la Ville droit dans le mur en sacrifiant les générations futures pour des raisons électoralistes à court-terme. C’est impardonnable ! », conclut Rodrigue Demeuse.